RTE a sorti le 22 janvier le bilan électrique 2012 de la France. On y apprend notamment que la composition du mix électrique évolue légèrement sous l’effet du développement du parc renouvelable. Et c’est une bonne occasion de mettre à jour l’article le plus lu du blog, sur le mix de production électrique en France.

Les principaux enseignements de l’étude annuelle de l’opérateur de transport d’électricité sur la production d’électricité en 2012 sont les suivants :

  • La production française d’électricité a atteint 541,4 TWh en 2012, en baisse de 0,3%.
  • Le mix de production est alimenté à 74,8% par le parc nucléaire, à 16,4% par des sources renouvelables et à 8,8% par des sources thermiques à combustible fossile (gaz et charbon principalement).
  • Les centrales hydrauliques ont généré près de 72% de l’électricité d’origine renouvelable : elles ont retrouvé un niveau « normal » de production, qui a augmenté de 26,8% par rapport à 2011, année très sèche.
  • Les productions d’origine éolienne et photovoltaïque ont poursuivi leur croissance (respectivement + 23% et +66,7%). Le développement de leurs capacités a toutefois diminué par rapport à l’année précédente.
  • tandis que la part de la production d’électricité d’origine renouvelable atteint un record historique à plus de 16%, la production thermique classique diminue de 7 %. On remarque que la production des centrales à charbon a augmenté alors que celle des cycles combinés au gaz a diminué, conséquence de la baisse du prix du charbon sur les marchés mondiaux, associée à un coût du CO2 très bas.

La puissance installée totale a augmenté de 1,47% pour atteindre 128,7 GW au 31 décembre 2012. Cette augmentation est principalement due à de nouvelles unités de production photovoltaïques, éoliennes mais aussi de centrales à gaz, alors que la puissance totale installée des centrales au fioul diminue fortement.

La consommation brute d’électricité en France a augmenté de 2,1% par rapport à 2011 :

  • Elle est tirée par la consommation des particuliers, en hausse de 2,4% alors que celle des grands industriels (hors énergie) a baissé de près de 4%, principalement sous l’effet de la crise économique. Cette hausse est d’ailleurs plus marquée dans les régions connaissant un fort taux de croissance du nombre de logements (Ouest et Sud de la France).
  • La consommation a également été tirée par des températures plus faibles que l’année précédente. La France est plus que jamais « thermosensible » : la puissance électrique appelée augmente de 2 300 MW par degré Celsius perdu en hiver. En février 2012, RTE impute près de 40% de la consommation à la vague de froid et à l’emploi conséquent de chauffage électrique. Les pics de consommation sont encore en croissance, avec un nouveau record historique à 102,1 GW.
  • Corrigée de « l’aléa météorologique » et du biais de l’année bissextile, la consommation électrique française aurait baissé de 1% par rapport à 2011.

Enfin, la France a exporté 44 TWh électriques en 2012, ce qui en fait toujours le pays le plus exportateur en Europe de l’Ouest. La France redevient, comme en 2009 et 2010, majoritairement importatrice vis-à-vis de l’Allemagne. En effet, malgré l’arrêt de 8 réacteurs nucléaires en 2011, la production électrique outre-Rhin a été marquée par une très forte augmentation de la production photovoltaïque et la baisse du prix du charbon et le faible prix du CO2 qui ont permis d’exporter une partie de la production.