Note : ce papier constitue le premier chapitre d’un article composé de deux parties. Le premier chapitre que voici traite des solutions qui existent d’ores et déjà, tandis que le deuxième détaille ce qui sera amené à changer avec l’arrivée des compteurs intelligents.

Un ménage français sur deux considère que sa consommation d’énergie représente une part trop importante de son budget[1] et 80% cherchent à réduire leur facture énergétique. Selon l’ADEME, le coût de l’énergie a en effet globalement augmenté depuis les dix dernières années[2] . Cette dépense, qui représente 9% (dont 4% pour le logement) des dépenses réelles des foyers français en moyenne[1], ne peut pas être considérée comme anecdotique puisque près de 4 millions de ménages sont aujourd’hui en situation de précarité énergétique[3].

Si pour certains il est impératif de contrôler et de diminuer cette dépense, pour d’autres, la gestion de son énergie « à la maison » relève plutôt d’une prise de conscience opérée depuis les années 2000, éviter les gâchis et préserver la planète allant de pair (48% des émissions de gaz à effet de serre en France sont dues aux usages privés[4]). Si de nombreuses solutions existent aujourd’hui, du comportement gratuit aux travaux de rénovation plus onéreux, une innovation technologique pourrait bien changer la donne dans les années à venir et permettre aux consommateurs de mieux gérer l’énergie qu’ils consomment dans leur foyer : il s’agit des compteurs dits « intelligents ».

En effet, les compteurs d’électricité Linky déployés par Enedis équiperont les 34 millions de foyers français en 2021, tandis que 11 millions de compteurs Gazpar seront installés par GRDF à l’horizon 2022. Par ailleurs, des compteurs d’eau communicants ont d’ores et déjà été mis en place par certaines régies de distribution d’eau potable.

Alors, l’arrivée de ces compteurs intelligents peut-elle aider les français à mieux gérer leur consommation d’électricité et de gaz, et ainsi réduire leurs factures énergétiques ?

Ces compteurs innovants apportent ceci de nouveau qu’ils confèrent aux ménages une donnée fiable et en temps réel de leur consommation. Nous allons voir dans le chapitre II comment cela pourrait impacter la maîtrise de l’énergie dans l’habitat dans les années à venir. Mais pour commencer, intéressons-nous aux solutions déjà existantes…

Les solutions existantes

Parmi les dépenses énergétiques d’un ménage, la facture d’électricité et/ou de gaz représente environ 40% (le reste étant essentiellement consacré au transport). De nombreuses pistes existent afin de réduire cette facture :

Chapitre II sur le site Atlante

[1] En 2014, les ménages français consacrent 86 milliards d’euros courants à leurs achats d’énergie, soit 8,9 % de leurs dépenses réelles (hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés – Sifim). Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Bilan_energetique_de_la_France_pour_2014.pdf

[2] Source : communiqué de presse de l’ADEME du 19/09/2013 – http://ademe.typepad.fr/files/ip10000menages_18092013.pdf

[3] On dit d’un ménage qu’il est en précarité énergétique s’il dépense plus de 10 % de ses revenus à payer ses factures d’énergie

[4] Source : ADEME